Ghaza
Ghaza est sous le feu des bombardements sauvages depuis sept jours. La diplomatie ne semble pas efficiente pour faire cesser
le massacre. On redouble de précautions pour ne pas «froisser» l’Etat hébreu et son mentor américain. Le bilan des victimes civiles
des bombardements évolue inéluctablement.
Hier(02/01/1/2009), des milliers de Palestiniens sont descendus dans la rue pour une «journée de la colère», dénonçant les massacres perpétrés par Israël et le silence de la «communauté internationale» face à un crime contre l’humanité qui semble ne pas trouver de défenseur. L’agression israélienne contre le peuple palestinien de Ghaza a fait jusque-là plus de 430 morts et plus de 2 000 blessés. Alors que les bombardements se poursuivent, visant les civils, on annonce l’imminence d’une intervention terrestre aux conséquences dramatiques. D’un autre côté, il semble que l’armée d’occupation soit passée à une autre étape de son génocide : viser les cadres et leaders du mouvement Hamas pour terroriser une population qui a fait montre par sa détermination d’un héroïsme hors du commun. En Cisjordanie, des milliers de personnes ont manifesté à Ramallah, encadrées par un important dispositif de sécurité, peu après la grande prière du vendredi. Des heurts sporadiques ont éclaté augurant un éclatement d’une troisième Intifadha. A El Qods-Est, sur l’esplanade des Mosquées, des heurts entre lanceurs de pierres palestiniens et l’armée d’occupation israélienne ont éclaté après la prière et près de 3 000 fidèles ont scandé leur soutien aux frères meurtris de Jabaliya, Beytlahya et Rafah. La police israélienne avait limité l’accès aux hommes de 50 ans et plus originaires d’El Qods-Est ou des villes arabes d’Israël, ceux de Cisjordanie étant empêchés d’entrer dans la ville sainte. Le bouclage de la Cisjordanie avait été renforcé et de nombreux policiers et gardes-frontières quadrillaient la vieille ville. Des manifestations ont été signalées à Jakarta, Istanbul et dans plusieurs villes d’Iran, notamment à Téhéran. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a demandé l’arrêt immédiat des carnages israéliens. La «journée de la colère», initiée par les Palestiniens, est un message pour l’oppresseur : «Toutes les options sont ouvertes pour contrer cette agression, y compris les opérations de martyrs contre les objectifs sionistes partout», a annoncé le Hamas. Les machines de la mort israéliennes ont lâché sur Ghaza des milliers de tracts dans le but de semer le doute parmi les Palestiniens, alors que l’aviation et les navires de guerre israéliens poursuivaient les raids. L’une des attaques aériennes a visé une maison à Jabaliya dans le Nord faisant deux morts et plusieurs blessés. Selon l’ONU, au moins un quart des victimes sont des civils, dont des femmes et des enfants. Plus de deux cents ressortissants étrangers ont été autorisés hier à quitter la bande de Ghaza. Une initiative considérée comme faisant parti des signes avant-coureurs d’une possible offensive terrestre. L’accès est interdit à la presse internationale depuis le début de l’agression militaire israélienne. Israël veut tuer en silence. L’opération contre Ghaza bénéficie d’un très large consensus au sein de la population juive : 95% des personnes la soutenant, dont 80% sans réserve, selon la presse israélienne. En dépit du déluge de feu permanent que subit Ghaza, les tirs de roquettes de la résistance n’ont pas cessé, atteignant pour la première fois la ville de Beershéva à 40 km de la bande. Quant aux initiatives des Etats arabes, leur atomisation est résumée par Mouammar Kadhafi, qui a affirmé ne pas vouloir assister à «un sommet qui fait jouer un disque rayé depuis longtemps». Le numéro un libyen refusant l’idée d’un sommet arabe sur l’agression israélienne.